La vie ou nous devrions dire la survie est rythmée par les fonctions élémentaires humaines : dormir, manger et bouger…
Dès le matin, notre première attention est de faire fondre la neige et obtenir de l’eau pour préparer le petit déjeuner (thé et café principalement) et remplir les gourdes isothermes. 1h à 2h sont nécessaires pour obtenir l’eau.
Ce temps est mis à profit pour décider du programme de la journée en fonction de la météo. En cas de tempête, les seules sorties prévues sont réservées au dégagement des tentes pour éviter d’être enseveli sous la neige.
L’estomac bien rempli, il faut plier les tentes : gare à l’onglée car la manipulation des arceaux nécessite de retirer les moufles et les gants ne sont pas suffisants pour les doigts.
Les déplacements s’effectuent soit à ski en tirant une pulka (petit traineau contenant du matériel) lorsque le terrain est facile (pente de neige inférieure à 35°) ou en crampons. Quand la difficulté du terrain empêche l’utilisation de la pulka, il faut tout porter à l’aide du sac à dos. De nombreux aller-retour peuvent être parfois nécessaires.
Les froids polaires ne permettent pas d’effectuer des pauses pour une collation ou un peu de repos : nous devons toujours être en mouvement entre les campements pour éviter l’hypothermie.
A l’arrivée, rapidement nous devons monter les tentes et construire des murs de neige autour pour la protéger du vent. A l’intérieur de la tente, à l’abri du vent la température est nettement plus supportable : des écarts de température de plus de 20°C sont parfois mesurés.
De nouveau, le réchaud à essence va nous permettre de préparer le dîner : 2h à 3h de préparation pour pouvoir manger des plats lyophilisés chauds.
La température extérieure ne permet pas à notre organisme de pouvoir absorber des aliments autres que les 2 repas chauds du matin et du soir.
Ensuite nous retirons les couches de vêtements en gardant uniquement nos sous-vêtements thermiques (caleçon, maillot et cagoule que nous garderons sur nous pendant tout le séjour) pour nous introduire dans nos sacs de couchage.
Tous les vêtements retirés ainsi que les chaussures sont stockés à l’intérieur du sac de couchage afin qu’ils aient une température acceptable pour être remis ; 15 à 30 min, c’est le temps qu’il nous faut pour être à notre température de confort et nous endormir. Seule l’extrémité de notre bouche apparait du sac de couchage.
Au lever, le plus dur est de sortir de ce doux cocon et de remettre nos vêtements.
Dans une telle expédition chacun est confronté à un environnement hostile du fait de l’éloignement, du froid, des intempéries, de l’inconfort... qui peut être générateur de stress. La fatigue peut être à l’origine de troubles de l’humeur et du comportement.
Chacun doit donc faire preuve de bonne humeur, de tolérance et de respect non seulement envers les membres de l’expédition mais aussi des rares expéditions voisines.